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Des espèces très menacées

 

 


Bien que toutes les espèces de chauves-souris soient intégralement protégées par la loi, actuellement, une espèce sur trois est en régression.

Plusieurs causes participent à ce déclin : la disparition de leurs habitats, la réduction ou la destruction de leur ressource alimentaire, l'emploi de produits toxiques pour le traitement des charpentes, les dérangements, la route, la destruction directe, les prédateurs.

 

La disparition de leurs habitats :

C'est actuellement une des causes de régression des populations les plus importantes. Les chauves-souris possèdent en effet un cycle de vie complexe et utilisent plusieurs milieux différents pour la chasse, la mise-bas et l'hibernation. La disparition ou l'altération d'un seul de ces milieux va directement les menacer.

Ainsi, la suppression des haies, bosquets et broussailles, l'assèchement des zones humides, l'agrandissement des parcelles agricoles souvent au profit d'une agriculture monospécifique, la rectification des cours d'eau d'eau, sont autant de facteurs qui modifient leurs territoires de chasse.

Les différents gîtes utilisés au cours du cycle biologique, que ce soit pour la mise-bas ou l'hibernation, ne sont pas épargnés : destruction des anciens ponts, des ruines, colmatage des ouvertures des bâtiments (accès aux combles des églises), abattage des arbres morts, fermeture des cavités souterraines...

Exemple de variation du paysage évoluant d'un environnement favorable aux chauves-souris vers un environnement néfaste

Favorable :
- activités d'élevage (production d'insectes)
- bocage bien arboré, boisements avec vieux arbres
- cours d'eau "sauvage"
- vieux bâtiments avec ouvertures

Néfaste :
- monoculture céréalière appauvrissant la biodiversité
- utilisation de pesticides
- cours d'eau canalisés
- remembrement et destruction des haies
- voie rapide occasionnant des collisions
Les chauves-souris ont besoin d'un gîte
aidez-les à en trouver un !

 


Exemple d'aménagement des combles d'une église :

Une bâche a été installée pour récupérer le guano des chauves-souris
et ainsi éviter qu'il tombe dans la nef

La réduction ou destruction de leur ressource alimentaire :

Depuis une cinquantaine d'années, les cultures sont massivement arrosées de fongicides, insecticides et autres pesticides. Ces différents traitements chimiques utilisés de façon souvent irraisonnée ont un impact direct sur les populations d'insectes : diminution des individus ou sur les populations de chauves-souris : empoisonnement par ingestion d'insectes intoxiqués mais encore vivants.

 

L'emploi de produits toxiques pour le traitement des charpentes :

Certains insectes et champignons peuvent s'attaquer aux charpentes et aux diverses boiseries : pour cela, un traitement à titre curatif ou préventif peut s'avérer nécessaire. Cependant, ce traitement chimique peut être extrêmement nocif pour les chauves-souris, voire mortel. La membrane alaire (patagium) est très fin et fortement irrigué de vaisseaux sanguins. Le passage des substance toxiques se fait du poil à la langue par la toilette, puis de l'estomac au sang et enfin du placenta au foetus.

Ces produits peuvent aussi être transmis des femelles à leur progéniture par le lait. Ainsi ces traitement peuvent parfois détruire toute une colonie de chauves-souris.

Il existe des traitements efficaces et non toxiques pour la faune sauvage.

 

Les dérangements :

En Hiver :

C'est une période extrêmement critique pour les chauves-souris qui doivent impérativement économiser leur énergie (car elles n'ont pas de ressource alimentaire disponible à cette période). Tout dérangement à cette période est très coûteux en énergie et compromet fortement leur chances de survie. Un réveil suivi d'un vol pendant une heure en hiver est l'équivalent de la perte d'un mois d'hibernation en terme d'énergie. Ainsi, le tourisme « cavernicole » peut provoquer la disparition d'une colonie entière.

Quand le Grand Rhinolophe en hibernation commence à plier les genoux, et se balancer, c'est qu'il est dérangé par le bruit, la lumière et qu'il ne va pas tarder à se réveiller...

En Eté, lors de l'élevage des jeunes :

Les chauves-souris sont aussi très vulnérables à cette période. Perturber une colonie peut provoquer avortement, panique général, abandon des jeunes et même du gîte. Des colonies de reproduction sont parfois entièrement détruites par des personnes mal renseignées. Un jeune tombé au sol lors de l'affolement de la mère est condamné : la mère ne pourra pas aller le chercher : il représente le tiers de son poids, autant dire qu'il est impossible de décoller du sol avec lui. Ramené à échelle humaine, cela reviendrait à porter un bébé de 20 kilos !

 

 

La route :

Malgré la finesse de leur système d'écholocation, les chauves-souris subissent fréquemment des collisions avec divers véhicules (camions, voitures) et pas seulement au niveau des autoroutes. Ces collisions seraient une cause de mortalité importante des chauves-souris. Les chauves-souris utilisent régulièrement les mêmes territoires de chasse, nuit après nuit et son ainsi moins « attentives » aux obstacles qu'elles connaissent ; c'est ainsi qu'elles se laissent surprendre par des véhicules roulant à grande vitesse. Le Museum d'Histoire Naturelle de Bourges a d'ailleurs lancé une étude de mortalité routière depuis l'été 2006.

 

La destruction volontaire :

La méconnaissance de ces animaux et les nombreux mythes et légendes véhiculés à leur sujet entraîne une phobie généralisée des particuliers. Ainsi, de nombreuses personnes mal informées, par peur de l'inconnu, vont détruire systématiquement les chauves-souris ayant élus domicile dans leurs bâtiments. La destruction volontaire était une des menaces principales pesant sur les chauves-souris jusqu'au milieu du XXème siècle.

 

Les prédateurs :

Les chauves-souris en Europe ne possèdent pas de prédateurs réellement spécialisés.
Certains rapaces diurnes comme le Faucon Pélerin, le Faucon Hobereau ou le Faucon Crécerelle peuvent consommer occasionnellement des chauves-souris crépusculaires. Certains rapaces nocturnes tels la Chouette Effraie ou certains hiboux (Moyen-Duc) peuvent en consommer plus régulièrement. C'est souvent la présence d'un regroupement important de chauves-souris qui peut déclencher ce comportement relativement opportuniste.

Les Mammifères carnivores sauvages étant eux aussi assez opportunistes, il est difficile de dresser une liste de ceux qui consommeraient des chauves-souris, cependant, les petits Mustellidés sont certainement ceux qui causeraient le plus de dégât.

Le prédateur constituant le danger le plus important pour les populations de chauves-souris est sans conteste le chat domestique qui cause de graves dégâts en prélevant les animaux dans les colonies accessibles ou à la sortie du gîte.

 

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